Christian Lapie – Galerie JAF

Quand la sculpture dialogue avec la nature

La nature et l’art entretiennent depuis toujours une relation privilégiée. Quand la sculpture s’immisce dans le paysage, elle provoque une alchimie : dialogue de matière, d’échelle, de mémoire et de silence. Dans ce champ, Christian Lapie émerge comme l’un des artistes qui parviennent à fusionner la puissance brute du bois et la majesté des lieux. Son travail interroge le rapport de l’homme à la nature, mais aussi celui de la mémoire collective à la terre.

Qui est Christian Lapie ?

Né en 1955 à Reims, Christian Lapie a suivi une formation à l’École des Beaux-Arts de Reims puis à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris. Son premier engagement artistique était pictural : toiles, bâches, peinture mêlée de craie, d’oxydes, de cendres. Un séjour au Brésil, en Amazonie, à la rencontre des Caboclos, va transformer son regard. C’est là que naît l’idée d’un art plus enraciné, lié au bois, à la forêt, à l’arbre comme symbole.

Exemples d’œuvres & Expositions majeures

La Constellation du fleuve au Domaine de Chaumont-sur-Loire : un ensemble de figures mystérieuses implantées dans un parc historique, qui modifie le regard porté sur le lieu.

La Forêt des Autres, jardins d’Eyrignac (Dordogne) : dix hommes-arbres géants qui s’enracinent dans le jardin, joignent l’histoire naturelle et humaine.

Le Souffle du Temps, Rodez : sculptures monumentales dressées en ville, en écho au temps qui passe, à la verticalité de l’arbre, au rapport entre l’homme, la terre et le ciel.

Les caractéristiques du dialogue entre ses sculptures et la nature

Mémoire, humanisme, silence

Dans ses œuvres, il y a le poids du passé particulièrement dans sa région de Champagne, meurtrie par les guerres, mais aussi une aspiration à la paix intérieure, à un lien silencieux avec l’être, avec la nature. Ses figures veillent, observent, accueillent.

Matériaux naturels & processus brutaux

Christian Lapie utilise le bois brut, souvent du chêne, sélectionne des troncs droits, les fend à la main, les sculpte (tronçonneuse, outils simples), parfois en bois calciné ou brûlé, puis les noircit, les habille d’une gangue sombre. Cela crée une présence mystérieuse, puissante.

Silhouettes humaines sans visage ni bras

Ses figures sont épurées à l’extrême : l’essentiel est dans la “verticalité”, la posture, l’échelle. Elles ne cherchent pas à représenter un individu, mais un archétype, une présence humaine universelle.

Intégration dans le lieu / site spécifique

Chaque œuvre est conçue en réponse à un “appel”, une invitation : l’histoire du lieu, son sol, ses arbres, ses enjeux, son public. Parfois les sculptures sont isolées, parfois en groupe, en dialogue avec le paysage, les arbres environnants, le ciel.